Que j’enseigne au collège ou au lycée, il semble que je ne parvienne pas à me défaire de ce défaut : celui du relâchement. Au fur et à mesure de l’année, je sème de petits morceaux de ma rigueur. Les cours sont toujours prêts, bien entendu. Mais j’anticipe moins leurs attentes. Il manque le surcroit d’information que j’aurais systématiquement proposé au mois de novembre ou de janvier.
Et, systématiquement, ce réflexe immature : l’impression que ça y est, l’année est gâchée, qu’il faut vite, vite passer à la suivante, mieux préparer celle qui arrive qui, cette fois, sera parfaite. Et donc, alimentation de ce cercle vicieux, qui me pousse à faire de moins en moins d’efforts, lors des dernières semaines de cours. Alors que c’est justement durant cette période que les élèves ont besoin d’une boussole, d’une sensation que ces heures où le soleil brille plus fort, où les échéances passent, ont du sens.
Alors fermer les yeux, respirer un grand coup. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, jamais trop tard pour remettre son enseignement d’équerre. Ces journées sont capitales, alors il s’agit de faire bien. Pas parfaitement. Il traînera toujours des éclats, des bouts. Mais je dois aux mômes de passer par-dessus mes insécurités, encore une fois.