Samedi 3 septembre

C’est la première véritable pause en salle des professeurs. Il y a du monde ; une dizaine de personnes, soit presque la moitié de l’effectif enseignant de ce petit collège. Et les conversations se déploient. Assis plus ou moins correctement dans l’un des fauteuils plastiques, j’écoute. Tente de percevoir les premiers contours du continent des relations humaines. Avec cette collègue, qui propose différents horaires pour aller boire un verre, la semaine prochaine, ou cette autre, qui organise de futurs covoiturages (nous habitons tous loin du collège d’Alrest).
Près de moi, deux enseignantes qui étaient déjà là l’année dernière commentent mes listes de classe, me donnent quelques conseils. Tandis qu’un autre, en silence, se met à l’affût. L’une de ces classes, justement, il en est professeur principal. Alors il écoute.
Je ne sais presque jamais. Je ne sais presque jamais, au début de l’année scolaire, qui seront mes compagnons de route les plus proches. Ceux avec qui je vivrai d’improbables aventures, ceux à qui, comme je le fais là, j’enverrai des messages pour comparer, à distance, notre rentrée.
Il y a ce déchirement brumeux d’être séparé de ses attaches. Des visages familiers, qui nous ont soutenus.
Et l’excitation de découvrir les nouveaux.