Mardi 6 septembre

Les sixièmes Laporeilles sont, je pense, des gentils. Ils ont tous ramené leurs papiers administratifs en temps et en heure. Judith m’explique avec beaucoup de gentillesse qu’elle n’a pas fait ses devoirs parce qu’elle n’aime pas écrire. Il y a une telle candeur dans son explication que j’ai toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire et à conserver le visage compassé de l’enseignant qui explique que, Judith, il va falloir accepter des règles communes, et écrire quatre phrases dans le cahier en fait partie.

Ils sont choupis, je prends.

Les quatrièmes Roselia relèvent doucement la tête. Petit à petit, je commence à distinguer leurs visages. Il faut dire qu’on s’est vus deux heures aujourd’hui et qu’ils m’ont fait une belle surprise. Trois d’entre eux ont regardé en entier les Demoiselles de Rochefort. Je suis content de ne pas avoir tenté des justifications quand l’un d’entre eux m’a dit qu’il avait trouvé nulle la chanson de Maxence.
“Évidemment. Vous avez vu de quand date le film ? 1967 ! On ne fait plus de film comme ça aujourd’hui !”
Bien sûr, j’ai omis de dire qu’on n’avait jamais fait de films comme ça avant non plus, ni parlé de Christophe Honoré. Mais à force de parler de cette course-poursuite inconsciente dans les rues de Rochefort, de Delphine et surtout de Solange, quelques uns ont cédé.
Et puis il y a eu ce cours de grammaire, sur la phrase complexe, qui partait si mal. Mais les exemples débiles, à base de ma grand-mère qui a agressé Superman, ont fini par les faire rire. On était sans doute tous fatigués. ils ont peut-être eu un peu pitié de moi. Mais on est presque tous ressortis du cours heureux.

Pour le moment ça se passe bien, je prends.

C’est seulement le deuxième jours. Il est très possible que je ne supporte plus ces deux classes en octobre et, qu’à l’inverse, la sixième Togepi et la cinquième Farfuret, avec qui je me sens moins d’affinités, soient devenues mes classes de cœur. Mais ça n’a aucun sens de se faire des plans. Pour l’instant, et déjà si tôt dans l’année, il y a de chouettes moments.

Donc je prends.

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