Jeudi 8 septembre

Réunion parents-profs, accueil des parents de sixième, en tant que professeur principal. Je suppose que la chemise Pikachu que je porte aujourd’hui envoie de façon assez claire le message que me hurle mon subconscient : “Vous expliquer comment gérer la scolarité de vos enfants ? Moi et QUEL âge mental ?”
Mais c’est aussi mon rôle. Je déploie ce qui me semble un long ruban d’évidences vide de sens, mais que les adultes présents dans la salle de classe écoutent avec attention. Et je serais bien con de mépriser cette prise de notes. Si j’ai eu quinze ans pour construire ces conseils, considérer qu’ils vont de soi, nombre de parents les entendent pour la première fois. Choc des temporalités. Je m’applique, donc. À répéter qu’il faut demander comment la journée s’est passée. Ne jamais hésiter à envoyer un message sur Pronote (auquel on répondra, mais pas tout de suite, et c’est normal). À psalmodier l’importance de faire son cartable avec l’emploi du temps devant le nez, sinon, comme on est un petit sixième, on a peur, on met tout dans son cartable, et ensuite on a très mal au dos.
Réunion parents-profs. Comme tant d’autres choses, dans l’enseignement, un passage obligé. Tellement banal que j’avais arrêté de lui donner du sens.
Peut-être un défi, cette année. Me rattraper par le col. Et repenser aux périodes que je traverse parfois par automatisme.
Rien ne doit aller de soi dans ce boulot. Il n’y a que comme ça que ça va.