Mardi 13 septembre

Aujourd’hui, Raura est arrivée avec son matériel scolaire. À la rentrée, elle était entrée dans la classe avec un cartable Walt Disney, un agenda de l’année dernière rempli au tiers et des cahier déjà usagés.

Elle a désormais de quoi bosser. Mais les choses ne sont pas encore simples. Raura ne maîtrise que très partiellement le français, peine à lire son emploi du temps, et n’a pas accès à des cours de Français Langue Étrangère, dans le tout petit village ou se trouve le collège d’Alrest.

Et pourtant, je ne suis pas inquiet pour elle. Tout autour d’elle, des adultes et des enfants se mobilisent pour que sa situation s’améliore. Ses parents font de leur mieux pour comprendre les attentes du système scolaire. AESH comme profs et camarades prennent de leur temps pour lui expliquer le fonctionnement des cahiers et l’aider à les mettre à jour. Petit à petit, nous trouvons des activités pour l’aider à améliorer son vocabulaire.

Il y a quelque chose de désespérant à cette solidarité. Parce qu’elle est faite de bouts de ficelle, parce que les aides auxquelles elle a le droit sont soit peu accessibles, soit éloignées spatialement. Et que, comme souvent, nous pallions aux manquements du système éducatif.

Mais il y a aussi énormément de réconfort à voir un groupe faire société autour de Raura, pour lui permettre de s’intégrer. De devenir un membre de cet ensemble.

Je ne sais jamais comment me sentir quand je sors d’une journée où les choses ont avancé pour elle. Dois-je me réjouir ou m’indigner ? La réponse, comme souvent, est loin d’être aussi simple.

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