Vendredi 16 septembre

Deux semaines et, déjà, pas mal d’élèves tentent d’entrer dans leur rôle. Il y a celle qui coupe tout le temps la parole, celui qui a dessiné une bite à la place d’un monstre en cours d’Arts Plastiques, celui qui insulte ses potes dans le couloir.

Ce sont les comportements que les profs des écoles et ceux de l’année dernière ont déjà constatés. Les masques laids qu’ils essayent d’enfiler. Et j’ai beaucoup de mal à gérer ça. Je tente de me montrer à la fois impitoyable et détaché. Impitoyable : pas question de laisser passer ça. Détaché : pas questions de focaliser sur ça.

Nouvelle année, possibilité de revêtir un nouveau rôle : et les mômes pour qui ça s’est mal passé l’année dernière n’ont pas à tourner le même épisode cette fois-ci. Pourtant, on dirait parfois qu’ils en ont envie. Et nous aussi. C’est plus facile de savoir d’emblée qui ils sont.

Mais leur montrer que ça n’est pas obligé. Sans le leur dire tout de suite, c’est trop tôt, sans doute un peu prétentieux, et ils n’écouteraient pas. Lutter pour poser sur eux un regard neuf, leur tendre un surprenant miroir, dans lequel ils ne se verront pas forcément comme l’année dernière. Encore une fois c’est un peu naïf. Mais c’est aussi comme ça qu’ils ouvriront leurs cages.

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