Samedi 24 septembre

Troisième semaine de cours. Généralement, c’est la fin de la “période de grâce” : les élèves se rappellent que le collège n’est pas ce sanctuaire dans lequel la foudre va vous tomber sur la tête en cas de manquement. Ils sortent de leur rôle. Redeviennent eux-mêmes.
Et il en va de même, souvent, pour les profs. C’est là que mes défauts reprennent le dessus : ma tendance à la désorganisation, ma résistance passive aux projets qui m’intéressent moins…
Troisième semaine de cours, durant laquelle je me rends compte que le collège d’Alrest sera l’endroit dans lequel je passerai l’essentiel de mon temps éveillé. Qu’il va falloir apprendre non seulement à l’habiter, comme chaque année, mais à adopter l’allure de marathonien, qui permettra de tenir la distance.
Je ne pense pas que ce qui vient de s’écouler ne soit vraiment une période de grâce. Plutôt un moment durant lequel on pouvait ne pas accorder trop d’importance à ce qu’il se passait. Mais maintenant, s’arrimer à ce qu’il se passe : ce que l’on connaît des élèves, leurs points forts et leurs failles, réparer les fractures provoquées par les conflits, pour que l’on puisse continuer à avancer ensemble. Se lancer dans des tâches qui enthousiasment, ne pas s’épuiser.
Au bout de trois semaines, plonger.