Samedi 1er octobre

Nous sortons du bureau avec M., la CPE. L’entretien est terminé. Échange de regards.
“C’était dur.”
C’est la première rencontre de l’année où l’on se dit que ça va vraiment être compliqué pour l’un de nos élèves. Où la vie de famille dans tout ce qu’elle a de plus difficile, de plus triste, s’immisce dans le collège. Dans la salle 101, avec les affiches que j’y ai accrochées, la bibliothèque, les citations d’autrices et les peluches Pokémon.
J’ai toujours zéro année d’expérience face aux souffrances qu’endurent les mômes au-delà des murs. À chaque fois il me semble qu’il faut tout réapprendre. Il faudra être vigilants. Être doux. Et faire de nos cours l’un de ces endroits, non pas qui coupent du monde, mais dans lequel on se sent plus fort face à celui-ci.
Être prof, c’est constater la souffrance des mômes. Notre manque de pouvoir face à elle. Mais quand bien même. Toujours se battre avec les armes dont on dispose. Pour eux.