Samedi 22 octobre

Il y a dans le film The Favorite une scène qui m’avait beaucoup marqué, lorsque je l’avais vue pour la première fois. On y découvre la reine Anne en train de s’empiffrer de gâteau – au point d’en dégobiller – tout en faisant une réussite, le tout frénétiquement. Le temps passant et les souvenirs s’embrumant, je croyais me souvenir que c’était parce qu’elle avait enfin un peu de temps juste à elle, et qu’elle tentait d’en tirer le plus de profit possible.

Cette image s’est solidifiée et me revient souvent au début des vacances. Je sais qu’un prof se plaignant d’être en congés risque de se retrouvé éparpillé aux quatre coins des internets, mais le fait est que j’ai toujours cet espèce de vertige, lorsque je me retrouve disposant de mon temps. Fêter les vacances. Se faire un week-end totalement ludique. Puis organiser ses journées, vite, efficacement.

En quinze ans, je n’ai jamais réussi à véritablement apprivoiser ces périodes.

Alors que, c’est tarte mais c’est vrai, il faut juste réapprendre à respirer. Le gâteau ne sera pas mangé intégralement, on n’aura peut-être pas le temps de déballer les cartes. Je tente de sortir de cette urgence à me reposer. Laisser filer les injonctions. Celles que l’on vit au quotidien, celles que l’on s’impose. C’est l’un des avantages de notre profession. Je tente de lui faire honneur.

Laisser un commentaire