Lundi 24 octobre

C’est un peu la classe à laquelle tu ne t’attends plus.
Ils sont dix-sept, ils sont en quatrième, ils sont heureux d’entrer en classe. Tous les jours. Et parmi eux – c’est cliché mais c’est comme ça – tu repères celui qui se teint déjà les cheveux. Celle qui adapte l’épisode d’Orphée et d’Eurydice en version manga. Celle qui demande à aller passer sa scène de Cyrano dehors.
Et puis bien entendu :
“Monsieur, vous avez déjà fait du jeu de rôles ?”
Ça fait un moment que j’avais renoncé à ça, parce que c’est un peu cliché, parce que ça arrive dans les séries, à trois collègues sur Twitter, et c’est tout.
Mais voilà. Dans la salle 101, une fois (ou deux, si ça passe) par semaine, on fait des parties de jeux de rôles. Avec une poignée de mômes de cette quatrième exceptionnelle, et quelques potes qu’ils ont ramenés. C’est évident, naturel. Comme si on s’y étaient tous attendus depuis le début.
Je pensais que, enfin, ouvrir un club de ce genre dans un établissement, ça me rendrait totalement dingue. Mais pas du tout. C’est juste un grand bonheur serein de retrouver ces mômes, que j’ai l’impression de connaître depuis des années. Preuve s’il en est besoin, de la puissance de ces histoires.