Mercredi 2 novembre

Je suis un angoissé.

Je pense que 99% de la population française aurait pu écrire cette phrase (et 100% des enseignants), mais ça n’en reste pas moins vrai.

Et le souci, quand tu es prof, c’est que tu es observé, sans arrêt. Je veux dire, les mômes repèrent combien de fois par mois je porte telle chemise. Alors le stress… Et c’est un truc auquel je pense pas mal en ce moment : tenter de ne pas leur imposer mes angoisses. Que ce soit lorsque j’estime qu’ils ont un comportement dangereux dans la cours, quand je vois qu’ils ne parviennent pas à progresser en classe, ou que tel môme semble renfermé.

Intervenir, rester vigilant : mais sans devenir l’improbable moulins à paroles (et à bras également) que je sais être dans ce genre de situation : “Ça va bien ? Il ne faut pas hésiter à en parler ! Les adultes sont là !” “NON ! NE SAUTEZ PAS DE LA RAMBARDE LAAAAAA !”

Bosser sur soi aussi : éviter de se tordre les mains en permanencEe, tenter de travailler sur son débit de parole.

J’aimerais juste parvenir à créer ce que certains collègues mettent en place avec une telle aisance apparente : un lieu de calme. De douceur. Qui fait comprendre aux élèves que ça va aller. Et que ce monde peut aller dans le sens d’un peu de sérénité.

Pas gagné.

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