Samedi 10 décembre

“Monsieur, Gwenola elle peut venir à côté de moi ?
– C’est la place d’Andréa, à côté de vous.
– Ben oui mais Andréa elle viendra plus.
– Comment ça, elle ne viendra plus ?
– Chais pas. Elle a déménagé, je crois.
– Vous ne savez pas ? Vous n’êtes pas copines ?
– Bah si, mais elle est partie, là. Alors, Gwenola peut venir ?”

Pendant que Gwenola change de place, je cligne un peu les yeux. Andréa adorait bouquiner. Elle ne bossait que quand elle en avait envie, adorait gonfler hors de proportion des potins de cour de récréation. Mais elle avait une répartie d’enfer et une culture pas possible.

La CPE nous enverra un message plus tard dans la journée. En effet, Andréa n’a pas une vie facile, elle a donc quitté le collège sans prendre le temps de dire au revoir. Et le bahut continue à tourner. On ne prononcera plus son nom passé le jour de son départ. Sauf T., la prof-doc, qui se la remémore lors d’une de nos discussions.

C’est violent. Moi je ne l’oublierai pas, moi je ne ferai pas comme si rien ne s’était passé, moi…

Alors pourquoi j’en parle déjà à l’imparfait ?

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