Dimanche 8 janvier

Et le dimanche, on s’évade.
Après avoir échappé à une boucle temporelle de type “Un jour sans fin”, mais en plus new-yorkais, Nadia Vulvokov, programmatrice au débit de mitraillette et la clope toujours au bec a repris sa vie. Vie dans laquelle il y a désormais Alan, son comparse lui aussi malmené par la réalité. Et aussi un poil plus de sensibilité.
Mais le hasard n’en n’a pas fini avec elle. À la faveur d’un correspondance dans le métro, Nadia se retrouve projetée en 1982, et croise les protagonistes de son histoire familiale : sa mère, sa grand-mère et Ruth, l’amie de la famille toujours présente. Nadia étant Nadia, elle décide que toutes ces trucs gnangans sur l’effet papillon ne la concernent pas et se met en tête de changer les circonstance de sa venue au monde. Parce qu’au fond, est-ce que ce serait pas cool que sa mère ne soit pas malade, que le trésor familial n’ait pas disparu, et qu’elle soit, elle, un peu mieux dans ses baskets ?
La saison 1 de Russian Doll était efficace. Elle partait d’un concept précis et le déployait avec méthode. Pour cette deuxième saison, les réalisatrices se donnent davantage de latitude. Le thème du voyage dans le temps est un cadre permettant d’explorer non seulement le personnage de Nadia, mais également de lui créer un véritable entourage fictionnel. Et ce qui pourrait s’avérer bordélique est en fait extrêmement soigné. Aucun épisode ne bascule dans la facilité. Les thèmes abordés sont hyper classiques (le pardon, le passé, l’impuissance à avoir un impact sur les choses) mais traités avec énormément de justesse. Et surtout, la série parvient à n’être ni trop bavarde, ni un recueil de répliques amusantes. Il suffirait parfois d’un plan trop long, d’un dialogue en plus pour qu’on bascule dans la comédie ou au contraire, quelque chose de très noir.
Mais ça n’est jamais le cas. Russian Doll saison 2 se penche sur ce qui fait de nous des êtres sensibles. Dans tout ce que nous avons de beau et de grotesque. C’est une œuvre modeste et importante, qui mérite bien plus qu’un bingeage rapide. Et qui répond à cette question essentielle : quand je me regarde, qu’est-ce que je vois ?