Jeudi 26 janvier

Je navigue sur un bateau qui prend l’eau.
Dotation en heures du collège Alrest pour l’année prochaine : en baisse. Avec en sus, une fermeture de classes. Dans un tout petit collège, c’est énorme.
Tellement énorme que E., arrivée cette année, devra probablement soit partir au diable Vauvert pour compléter ses heures, soit accepter de se mettre à temps partiel. Tellement énorme que C., qu’on a recruté sur un poste à profil, va se retrouver lui aussi avec un service trop réduit. Aucune promesse de stabilité, dans un bahut que beaucoup mettent déjà près d’une heure à rallier chaque jour, fin-fond de la campagne bretonne oblige.
Et bien sûr les effectifs par classes, eux monteront. D’effectifs à 20, dans lesquels ils peuvent apprendre avec un certain confort, les mômes se retrouveront à 30 l’année prochaine.
Les visages se ferment, les mines se tendent. Tout le monde essaye de lutter, de se mobiliser. Avec quel succès ? Et déjà, j’ai la sensation de me trouver à distance. Ces affaires concernent des élèves qui me sont chers, des collègues souvent devenus amis. Mais l’année prochaine, je sillonnerai probablement une autre partie de l’Ille-et-Vilaine.
Sans savoir ce que je laisse derrière moi. Et c’est nul.