Vendredi 10 février

Le collège d’Alrest est une aberration.

Ses élèves sont siphonnés par le privé – avanie connue en Bretagne, sans aucun rapport avec la qualité de l’enseignement – et chaque année, les classes sont plus petites.

Moyennant quoi, je connais tous mes élèves. Absolument tous. Je connais leurs points forts et leurs fragilités, je sais ce qui les met à l’aise et ce qui les gêne. Dans ces classes d’une petite vingtaine d’élèves, le môme invisible et perdu n’existe pas. Même dans ma classe la plus agitée. Et c’est essentiel.
En plus de l’individualisation, du temps supplémentaire que je peux leur consacrer, je sais comment leur persona d’élève fonctionne. Et comment les aider à affronter leurs obstacles personnels.

Ces enfants ne sont ni meilleurs ni pires que ceux à qui j’ai enseigné jusqu’ici. Mais je peux les voir. Et les progrès sont impressionnants.

Le collège d’Alrest est une aberration. L’année prochaine, dans ce collège aux petites classes, on supprimera des heures, des sections. Pour reconstituer la masse. Parce que c’est trop peu, des sections de vingt. Parce qu’il ne faut pas exagérer, tout de même.

Colère.

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