Lundi 13 février

“Monsieur, j’aime bien comme vous expliquez la grammaire !”
Compliment qui m’a été adressé plusieurs fois cette année et l’année dernière. Il semblerait que j’explique la grammaire de manière plaisante.
Bien bien bien.
La partie du français sur laquelle je me sens le moins légitime – le nombre de cours de grammaire post-bac auxquels j’ai assisté se résumant très exactement à zéro, celle qui m’angoisse le plus quand j’ouvre la bouche. La grammaire et son enseignement, que j’ai appris sur le fil et en panique, lors de mes premières années dans le métier.
La grammaire. Je m’y suis colleté, et à chaque fois qu’une notion pointe son nez – autrement dit très souvent – il y a ce moment d’angoisse : cette peur totalement débile que tout le monde va se rendre compte. Se rendre compte que je n’ai rien à faire là, que j’ai passé ce concours par accident, parce qu’il y avait urgence à ce que je trouve un boulot. Quinze ans de métier, quinze ans d’imposture.
Mais heureusement, comme d’habitude, ils sont là. Les élèves. Pour qui j’ai construit cet apprentissage de bric et de broc. Qui a fait que, apparemment, ce qu’on aime dans les cours de Monsieur Samovar, ce n’est pas ses tentatives d’entrer dans les textes de façon originale ou ses essais d’humour foireux : c’est sa façon d’expliquer le COI.
Comme quoi…