Samedi 18 mars

Il y a trois ans, le confinement. Trois ans qu’Ilyana venait me voir, l’air perplexe : “qu’est-ce qu’il va se passer ?” et que je ne trouvais rien, absolument rien à répondre. Trois ans que je courais partout dans le collège à la recherche de bouquins à distribuer aux élèves. Trois ans qu’une partie de moi qui me faisait vaguement culpabiliser se sentait quand même un peu excitée. Trois ans.

Un monde me sépare de ces trois ans. Le départ pour la Bretagne. Une nouvelle façon de travailler, de nouvelles histoires, de nouveaux visages. Et pourtant, le séisme d’il y a trois ans semble avoir arraché un fragment que je n’ai jamais totalement réintégré. Il est encore là, devant la salle 113, un paquet de bouquin sous le bras, alors que sonnait la fin du cours des Troisièmes Glee. Quelque chose d’inachevé, quelque chose qui aurait pu être. Et quelques mois plus tard, je quittais Grigny.

Trois ans de temps figé.

Laisser un commentaire