Samedi 1er avril

J’ai beaucoup de mal à m’entendre avec V. V. parle très fort et souvent pour se plaindre. V. se lamente en permanence du niveau des élèves et du fait qu’ils ne comprennent rien. Pour V., clairement, le niveau baisse et les mômes sont insupportables.

Je réponds toujours par monosyllabes à V., parce que sinon, j’éclaterais, et j’éclaterais maladroitement. Alors je me rengorge de ma supériorité : moi au moins, je crois en mes élèves, moi au moins, je ne suis pas aigri.

Sauf que quand un message est transmis par les professeurs principaux des classes que nous avons en commun, V. est souvent la première à répondre. Ses mots écrits ne sont pas plus agréables que ses paroles. Mais ils sont rarement vides. Même s’ils sont brutaux, même s’ils sont blessants, ils montrent qu’elle y attache de l’importance, aux élèves. Elle cherche des solutions. Sans jamais quitter son aigreur. Mais elle essaye. Elle veut comprendre pourquoi “il ne fiche rien en cours”. Elle appelle les parents, elle propose toujours de rattraper les évaluations ratées, de reprendre le cahier de cours, de consacrer des heures en plus aux classes qui décrochent. V. m’insupporte. Mais V. fait le taf. Alors au font, est-ce qu’on s’en fout pas un peu, de mes opinions ?

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