Lundi 10 avril

Le collège d’Alrest est merveilleux. Les élèves auxquels j’ai la chance d’enseigner sont adorables, j’ai le privilège d’exercer toujours dans la même salle, grande et modulable. L’administration travaille en bonne intelligence avec le personnel enseignant et d’encadrement.

Mais le collège est loin.

Ça peut sembler anodin. Des plaintes de bien-nourri. Mais c’est épuisant.

J’enseigne depuis quatorze ans, et il n’y a que trois années où j’ai eu moins de cinquante minutes de trajet aller pour me rendre sur mon lieu de travail. Métro, voiture, bus cette année. Jusque là ça allait. Je bossais, j’écoutais de la musique, je discutais avec les collègues. Je ne compte plus le nombre de monde parallèles que nous avons crées dans le RER D avec T.

Mais cette année, je n’arrive plus vraiment à tenir. Est-ce l’âge ? L’illusion que, arrivant en Bretagne, les transports seraient plus simples ? Ou juste un ras-le-bol ? Quand on me demande pourquoi je ne veux pas rester à Alrest l’année prochaine – le poste est vacant, personne ne l’avais demandé l’année dernière, fait rarissime en Bretagne – je ne réponds que cela : “parce que c’est loin.” La raison sonne vide à mes oreilles, mais elle est là. Traverser ces kilomètres de campagne, sentir cette espèce de fatigue sourde te tomber dessus à chaque trajet et la remuer, ça finit par ne plus m’aller.

Comme on peut aspirer à une chambre à soi, je souhaite un lieu plus proche.

Laisser un commentaire