Lundi 8 mai

Au mois de mai, je deviens mauvais élève.

C’est systématique. Un interrupteur déclenche une sorte de réaction en chaîne et le prof à peu près consciencieux que je tente d’être tout au long de l’année s’efface. Je prépare mes cours la veille, je corrige sur un coin de table, après avoir laissé le temps passer. Je choisis des textes qui me plaisent, je passe un peu trop de temps sur les sujets qui me passionnent.

Les élèves ne s’en rendent pas compte. Avec le temps, on apprend à dissimuler. Au plus, ils trouvent que le prof est un peu plus cool en ce moment, qu’il prend davantage de temps à répondre à leurs questions.

Je me rappelle avoir discuté avec A., un jour, qui me disait ne pas vouloir souffrir dans son travail. C’est peut-être un peu la même chose : je déteste les période de fin d’année où il faut absolument “boucler le programme.” Je dois rentrer en résistance. Le programme sera terminé, mais mollement. Sans que je ne m’en rende compte. Parce que je hais les échéances.

Et puis, comme c’est en train de devenir la tradition depuis que je suis de retour en Bretagne, je quitterai ce bahut, et les choses s’effaceront petit à petit.

C’est étrange, ce métier.

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