Samedi 3 juin

Monsieur Vivi m’a appris des milliards de trucs, en tant que prof. En premier lieu, à ne pas me braquer. Quand un élève déconne, quand une classe dysfonctionne, tenter de reprendre la main non pas en leur opposant davantage de force ou d’autorité, mais en utilisant leur énergie.
Ce môme trouve un texte débile ? Bon. Essayons de comprendre pourquoi. Ce groupe veut mettre le dawa ? Appuyons-nous sur ceux qui ont envie pour diminuer leur pouvoir de nuisance.
Quand ça fonctionne, c’est génial. Et ça permet de créer une relation de confiance assez folle.
Seulement, ça demande beaucoup, beaucoup d’énergie. Toujours allez vers eux. Avoir le mot pour désamorcer une situation de conflit ou de refus, ne pas céder à l’envie de dire que, au fond, c’est nous qui avons raison.
En en ce début du moins de juin, ça devient compliqué. J’ai dansé ce menuet toute l’année, mes articulations sont roides.
Alors oui, plus souvent, il m’arrive d’être cassant. De décréter sans expliquer pourquoi j’agis de telle sorte avec eux.
Ça m’affaiblit, beaucoup. Parce que ça va à rebours de tout le système que j’ai patiemment construit. Qui fonctionne, qui est vertueux, mais si aisé à abîmer.
Nous sommes au mois de juin et il faut que je trouve, où que ce soit, de l’énergie pour danser jusqu’au bout.