Vendredi 9 juin

Pour vivre heureux, vivons cachés.

Cette année, j’ai été affecté dans un petit collège caché d’un coin caché de France. J’ai rencontré de petites classes où se dissimulaient des mômes miraculeux. Et comme ils étaient peu, j’ai eu le privilège de pouvoir m’en occuper correctement.

On a enregistré un livre audio de l’Odyssée et inventé une machine parfaite pour conjuguer le passé simple. On a fait le procès de Renart et dépiauté les mécanismes de la peur d’HP Lovecraft. On a tremblé devant Les Autres et les accords du participe passé.

Tous les jours, je me suis enfilé de longues longues routes pour aller les retrouver. C’est loin, c’est trop loin pour que je m’imagine m’installer là-bas, mais c’était doux.

Et puis d’un coup, je n’étais plus caché.

L’administration me convoque, il y a des copies de bac à corriger, des oraux à faire passer. La fresque que nous peignions avec les mômes et les collègues éclate d’un coup. J’ignore totalement de quoi les semaines à venir seront faites. Seule certitude : il va falloir quitter le minuscule sanctuaire, on ne se repose pas longtemps, quand on est remplaçant.

C’est pour cette raison que la saison 8 de Prof en Scène s’arrêtera là, de façon quotidienne. Comme à chaque fois, il y aura des billets hors-série, qui donneront des nouvelles. Après tout en trois semaines, il peut en arriver, des aventures.

Mais pour le moment, je respire un grand coup face à la tornade chaotique qui m’attend. Le collège d’Alrest, déjà vibre de cette onde si particulière, celle qui fait qu’on entre dans le domaine des souvenirs. Les miens. Ceux des mômes. Et toutes celles et ceux qui ont pris un peu de temps pour me lire.

Encore une fois, merci, du fond du cœur, de vous être égaré ici. D’avoir suivi les aventures de ces élèves-là, comme vous avez vu les autres. Merci aux vétérans et aux nouveaux venus. En espérant vous retrouver, en mots, en vrai. En scène.

Prenez soin de vous. Soyez doux.

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