
Il faut faire attention. Il faut faire attention à l’intuition.
Si ça se trouve ça n’existe pas.
C’est un mirage.
Un brouillard dans le cerveau.
Un super pouvoir qu’on s’invente, faut de mieux.
Mais quand même.
Charlie, arrivé en milieu d’année, dans une classe adorable
Charlie, toujours seul à sa table.
Pourquoi ?
On se pose la question, en salle des profs.
On a des hypothèses, on parle, mais on ne sait pas.
Mais quand même.
Quand même il y a quelque chose qui me chuchote à l’oreille
Qu’il appartient à ce peuple-là.
Les blessés.
Cette immense communauté.
Qui d’une façon ou d’une autre, vit, un éclat fiché dans la poitrine.
Mais quand même.
Si je tentais d’aller lui parler, d’aller vérifier, juste histoire de ?
On bavarde pendant que les autres bossent.
Il se marre.
Il est antipathique et fragile.
Je n’insiste pas trop. Nouer des liens éthiques, c’est complexe.
Mais quand même.
Quand même, il me reste trois mois pour observer son énigme.
Comprendre s’il souffre, s’il joue juste
Et lui apporter.
Parce que blessé, trompeur ou seulement solitaire
Je lui dois ce que je tente d’apporter à chacun de ceux que j’accueille en classe.
Trouver son harmonie.