
Ça sent la clope devant le lycée. Ça sent la même odeur que le poulet frit : j’aime bien, mais j’en consomme pas. Plus. J’ai fumé un temps. En soirée. Pour impressionner. Ça fait partie des trucs les plus grotesques que j’ai jamais fait.
Je monte les escaliers en courant. Ils sont immenses, et, comme à chaque fois, je croise deux trois collègues, qui partent allumer les ordinateurs. On se salue, on échange une blague.
La salle des personnels est encore en travaux. Je discute un peu avec l’agente d’entretien. Elle adore bouquiner, on s’échange deux ou trois références, avant de retourner, elle à sa plomberie, moi à mes photocopies. J’utilise la bonne photocopieuse, celle dont je sais qu’elle ne risque pas le bourrage papier à chaque feuille qui passe.
Encore quinze minutes. J’ai le temps de mettre le café à couler – en pliant le filtre, trop grand pour la cafetière sinon – et d’aller allumer l’ordinateur de la salle que j’occupe l’heure prochaine. Je sais que celui-là, il faut du temps pour qu’il démarre.
Je remonte en salle des personnels. De boire mon café, jamais très réussi. Le petit plaisir de la routine. Depuis un mois, je me sens bien. À ma place.
Profitons-en.
Il ne reste plus bien longtemps.
Bientôt, tout ça, ce sera un souvenir. De la cendre de papier, qui se dispersera au feu de la sortie des classes, et dansera en poussière dans mes pensées.
Le brasier du TZR.