Mardi 14 mai

« Ça a l’air de bien se passer, cette année, non ? »

Le proviseur adjoint du lycée de Keves est un homme pressé. Il gère un établissement de 900 élèves et a passé un trimestre à remplacer au pied levé le principal d’un collège dans la ville d’à côté. Pour la première fois, notre conversation entre dans le domaine des minutes.

« Oui, les classes sont extrêmement agréables.
– Et on n’entend jamais parler de vous. Au lycée, c’est bon signe. En Bretagne c’est bon signe. »

Il rigole devant mon air perplexe. Me raconte son expérience en région parisienne. La même que la mienne au mot près. Mais voilà. On vieillit et on change de région. Et après avoir vaincu des dragons, convaincu des classes pas jouasses qu’on ne voulait pas leur mort, affronté le RER et des horaires démentiels, on continue à bosser, dans d’autres régions.

Les aventures sont tout aussi intenses. Mais plus silencieuses.

Il y a de la beauté, dans cette amplitude.

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