
Conseils de classes, au lycée Agnus. Passages en première générale et pro. Aucun redoublement, on ne doit pas beaucoup redoubler à Agnus. La longueur de mes cours va en se raccourcissant. Et lorsque la sonnerie retentit, les mômes terminent leurs conversation et les profs leurs cafés.
Le soleil passe dans les classes qui se changent immédiatement en étuves. On ouvre les fenêtres les poignées nous restent dans les mains.
Les classes écoutent moins. Nous font davantage de confidences.
C’est comme au ralenti, mais la ligne d’horizon, déjà, se floute en milliers de flocons. Ils sont de la matière dont est faite les souvenirs. Je les porterai le long de mes doigts de mes paupières, tout au long des jours à venir. Tandis que je ne porterai que des derniers : dernière heure de cours un lundi, dernière visite au CDI, dernière étude de texte. Tant d’épilogues à venir.
C’est grotesque, c’est ridicule. C’est juste un TZR qui finit son année, pas de quoi basculer dans le lyrisme pour si peu.
Si vous saviez.
Pour moi, c’est toujours un monde qui, dans un doux soupir, disparaît dans ma mémoire.
« On dit que les souvenirs deviennent des histoires quand il n’y a plus personne pour s’en rappeler. »