
Depuis deux jours, la secrétaire du collège de Renais cherchait la réponse à cette énigme : où est donc passée ma VS ?
La VS, pour les bienheureux qui n’ont pas été initiés aux sigles de l’Éducation Nationale, c’est la Ventilation de Service : le document qui détaille les heures effectuées dans l’année : quels cours, à quelles classes, combien d’heures supplémentaires, etc. De la paperasse, donc, mais de la paperasse qui concrétise son boulot.
La réponse à l’énigme a été rapidement trouvée : de VS, cette année, je n’ai pas. Parce que je suis un remplaçant temporaire. Les heures que j’effectue ne sont pas les miennes, elles sont celles de la collègue que je remplace jusqu’à la fin de l’année. Ou du moins d’avril. Ou de février, on n’est pas très sûr, et les informations divergent. Enfin bon, l’important, c’est que les cours soient fait, que la machine tourne.
Ça n’est bien sûr qu’une histoire de papier. Mais elle me file un léger vertige. Ce bahut dont j’ai déjà l’impression de faire partie, avec des élèves auquel je suis déjà attaché, avec ces collègues qui, déjà, font partie de ma constellation amicale, n’est qu’une étape. Ou plutôt, je n’en suis qu’une prothèse temporaire. Je dramatise peut-être un peu. Peut-être n’est-ce que la fatigue.
C’est ce que je me dis, alors que je regagne l’endroit où m’attend ma voiture, à deux arrêts de métro de là. Un métro que je ne prends pas seul. Je raccompagne un élève, que ses parents ne peuvent venir chercher, jusqu’à la porte de chez lui.
Ceci aussi passera.