Mardi 1er octobre

Premier jour d’octobre : c’est aussi le premier à l’issue duquel je sors dépité de ma journée de boulot. Jusqu’alors je suis toujours parti en souriant. Là, je réponds d’un grognement peu engageant à M., qui me sort une blague sur le croque-monsieur qu’il vient de réchauffer au micro-onde dans l’espoir de me dérider (on ne dira jamais assez quelles horreurs engloutissent les personnels enseignants et éducatifs en salle de repos. Et tant mieux).

Ça n’est pourtant pas sa faute. J’ai juste passé une journée de merde, parce que je n’ai pas réussi à me décentrer. Dans mes deux sixièmes, deux élèves dysfonctionnent totalement. Ils refusent de bosser, testent mes limites, et se montrent imperméables à toute tentative de retrouver sans conflit le chemin de la classe. Et je ne suis pas assez investi dans leur réussite. Je devrais aménager plus, leur proposer des solutions plus ludiques m’adapter et…

Hey. Calme-toi. Tu es en train de tomber dans ce piège, infiniment connu, dans lequel tu t’enferres tout le temps : juger une classe à l’aune de tes échecs. Alors oui. Ça déconne avec Evilan et Lelio. Mais tu as aussi réussi à faire bosser Valère, qui, depuis le début de l’année, fixait le mur, prostré, sans décrocher un mot. L’immense majorité de tes classe a réussi son évaluation, a appris à faire des recherches sur Vikidia, se passionne pour l’Iliade. C’est pas se rengorger de se dire que, souvent, tu fais le job.

Alors oui, il y a des difficultés. Tu ne peux pas réussir brillamment chaque heure. Mais sois doux avec toi. Regarde tes classes dans leur ensemble, ne les juge pas à l’aune de ce qui ne va pas. Pas seulement.

Et rigole à cette blague sur le croque-monsieur, elle était drôle.

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