Mercredi 6 novembre

Les changements de température m’ont fait perdre mes aigus, dans la voix. Et mine de rien, mes aigus sont importants. Je ne suis pas de ces enseignants que j’admire, qui me rassurent : sereins, organisés, précis. Je ne suis pas tout ça. Je suis chaotique, brouillon et désorganisé. Je brûle plein d’énergie, je danse à toute vitesse pour créer quelque chose qui fonctionne.

Ou à tout le moins, c’est l’impression que j’ai.

Que la fatigue, la lassitude s’y mettent, que les nuits rallongent, et je me retrouve confronté à la pesanteur. Le mois de novembre, c’est celui qui m’éprouve le plus difficilement. Plus que les froids aigus de février ou les chaleurs lourdes de juin. Lorsque mon corps commence à tirer, et que je ne parviens plus à m’enthousiasmer, à les enthousiasmer, les mômes, aussi facilement.

Je sais que ce ne sera qu’une période. Que je vais finir par sortir de cette semi-aphonie, que leur intérêt se rallumera. Mais en attendant, il faut tenir. En évitant d’être cassant avec eux – je le suis beaucoup trop, lorsque je ne parviens pas à être doux – en me rabattant sur les cours que je maîtrise, j’innoverai quand ça ira mieux.

Les mois noirs s’étendent à perte de vue. Les traverser, sans les aigus.

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