
Merde, je suis bloqué.
Il est 16h30, les cinquièmes Astronelle sont bavards. Pas excessivement en fait. Et à proprement parler, c’est surtout du fait de l’un d’eux, qui ne veut vraiment pas comprendre que pour avancer dans la lecture théâtrale de notre pièce, il faut un minimum fermer sa bouche. Il suffirait de le mettre à l’écart, de l’isoler un moment. Mais je suis dans un tel état de fatigue que je ne parviens plus à faire ce demi-pas en arrière.
Et là, comme un crétin, je me mets à hurler.
Chose qui ne m’était pas arrivée depuis le début de l’année. Je leur crie dessus comme lors de mes premières années. Que j’essaye de faire des trucs chouettes avec eux et qu’ils n’essayent pas. Que je sais très bien que ça ne sert à rien de me mettre en colère, parce qu’ils s’en foutent. Que je trouve triste, très triste de sortir de cours en n’ayant pas réussi à leur apprendre quoi que ce soit.
Ils me regardent, interdits.
Interdits. Mais pas un seul, et ça me frappe violemment, pas un seul ne se moque. Ne me regarde avec mépris. Et puis il y a une petite voix.
« Mais monsieur, faudrait juste qu’Elric il sorte en fait. »
Je décille. Je reviens sur terre et fais ce que j’aurais dû tenter depuis le début. Faire sortir Elric.
Ils sont pénibles. Mais ils sont très gentils.