
On est tous installés autour des tables qui ont été disposées en un grand carré pour l’occasion. Je joue Pâris. Et je porte autour de la poitrine un arc en carton, grandeur nature, et des flèches, qui ont été ajoutées pour l’occasion, ainsi qu’un carquois doré. Iulia est vraiment très très douée de ses mains. Elle a même rajouté une fiole de poison, celle qui m’a servie, dans l’histoire, à tuer Achille.
Près de moi, Jérémie, qui joue Hadès, ne parvient pas à se retenir de rire. Il n’en peut plus. Peut-être est-ce à cause de mon déguisement. Ou de celui de Hadès, ailes en papier collées sur les chaussures et la tête. Ou de Perséphone, qui porte la tiare la plus bling bling des deux hémisphères. Je sens ce gamin hyper respectueux, gêné de son hilarité, qui déborde partout. Alors, sans hausser la voix, je tente :
« Je sais qu’on a tous l’air un peu idiots avec nos costumes. Mais si on essayait ? Allez, juste pour cette fois, on fait comme si. »
C’est comme une onde, qui afflue tranquillement sur la sixième Evoli. La classe se calme lentement, Jérémie en dernier.
Et pendant une heure, ce sera génial.
Travail admirable !