
« Dans ce texte, Belle fait preuve d’altruisme, qui se rappelle de ce que c’est ? »
Tanith lève les yeux au ciel, avec toute la discrétion d’une élève de sixième.
« C’est le contraire d’égoïste, vous nous le répétez sans arrêt, monsieur.
– Vraiment ?
– Ben oui, à chaque histoire qu’on voit, hein, confirme Benji. »
Marrant. Je ne m’en était pas rendu compte. Il est vrai que c’est un terme sur lequel je reviens souvent. Très. Je me demande ce que ça raconte sur mon enseignement. J’écris souvent ici que les profs parlent énormément d’eux-mêmes, dans la construction de leurs cours. Altruisme. Est-ce un truc que je tente de leur passer ? Une blessure, un idéal que je voudrais actualiser à travers eux ? Ou est-ce que, tout bêtement, les programmes sont suffisamment bien conçus pour que je revienne à ce principe ?
« Monsieur, les héros des histoires, ils sont toujours altruistes ?
– Souvent, oui.
– Parce que c’est plus facile d’être égoïste dans la vraie vie, en fait ?
– Vous pensez ?
– Ben oui, évidemment. Je veux dire, personne est altruiste, en vrai. C’est pas possible. »
Voilà, c’est pour ça. C’est pour ça que j’y reviens.