
Aujourd’hui, journée de battement préparation agrégation.
Ne nous voilons pas la face, les chances que j’obtienne le sésame cette année sont minces. Je n’ai personne d’autre à blâmer que moi, et, dussé-je faire preuve d’une prétention chefdelétatfrançaisesque, je pense même ne pas être à blâmer non plus. Il y a longtemps, A. m’a raconté qu’il avait obtenu un concours de la fonction publique mais qu’il avait refusé « de souffrir » pour l’avoir. L’expression m’avait marqué. Parce qu’elle entrait en résonance avec ce que j’ai vu chez de nombreux candidats passant l’agrégation. Il y a une vraie souffrance, physique et psychique. J’admire les collègues capables d’endurer cela durant plusieurs mois. Ce n’est pas mon cas.
Je suis peut-être trop douillet, trop faible ou trop feignant. Mais ce que j’ai ressenti quand j’ai tenté de travailler selon les méthodes que recommandent toutes les personnes sensées m’a été proprement insupportable. Et je n’exagère pas. Pourtant, par entêtement ou par goût de l’argent, que sais-je, je refuse de renoncer. Pour parvenir à réussir, je vais devoir inventer ma propre méthode.
Alors je m’étaye.
Si cette année je fais du théâtre, de la musique et que j’écris, si, finalement, je ne révise pas suffisamment c’est parce que, je m’en suis enfin rendu compte, cela me rend plus solide. Me concrétise, en quelque sorte. Et me donnera peut-être, qui sait – encore une fois je suis prétentieux, mais ça prend la forme d’une assurance – la force de me consacrer selon mes modalités à cette épopée. Fourbir ses armes. Même si elles ne sont pas conventionnelles, j’ai parcouru suffisamment d’histoires et vaincu ma part de dragons pour savoir que ce sont celles qui me conviennent.
Et puis qui sait ce que lundi et mardi réservent ?