
On arrive au bout.
C’est comme s’il y avait un grand grimoire, très beau, enluminé de mille illustrations. Un grimoire dans lequel, hélas, il n’y qu’une poignée de formules, un peu cassées, pas tout à fait magiques. Le grimoire s’appellerait « Comment aider les élèves qui déconnent à balle au collège ».
Et hélas, on en a rapidement fait le tour.
Je le vois avec Evilan. Tous les adultes y sont allés de leur incantation : entretiens, discussion avec la famille, aménagement du travail, des emplois du temps, médiation, stages… En moins de six mois, nous avons brûlé toutes les pages, tenté tous les rituels…
Et ça ne fonctionne pas.
Evilan déconne, insulte, vole, crie. Evilan fait du mal aux adultes, aux enfants, et à lui-même.
Notre pauvre magie n’y peut rien.
On arrive au bout, au moment où il n’y a plus rien à faire qu’à invoquer les instances les plus terribles et le bannir. Et qu’on se sent triste, qu’on se sent en colère, quand ça arrive. Dites, il n’y a pas une formule cachée, quelque chose qui pourrait encore le sauver ?