
Les cinquièmes Astronelle ont ri, aujourd’hui, après le jogging d’écriture. Le sujet était tout bête, je leur avais demandé d’inventer un tour qu’ils joueraient à un enseignant injuste. Nous étudions le Roman de Renart, c’est approprié. Les cinquièmes Astronelle ont ri, d’un rire de personne un peu âgée, un peu fatiguée, d’un rire qui ne correspond pas du tout à leurs gabarits de petites personnes.
Les cinquièmes Astronelle ont ri paisiblement. J’étais content d’être en cours avec eux, sans être enthousiaste. On est arrivé à quelque chose d’assez paisible, d’assez doux. Comme si on s’était usés, mutuellement. Ils ont fait toutes les conneries possibles, ou presque ; j’ai dû les contrer de toutes les façons possibles, ou presque. On s’est engueulé, détesté et fatigué selon des configurations incroyables et inédites.
Et maintenant, on est fatigués.
Et maintenant, peut-être qu’on aspire plus qu’à un peu de calme. Ils acceptent gentiment mes blagues nulles et moi leurs oublis perpétuels de matériels. Parce qu’ils participent en cours, prennent des notes et font leurs devoirs. Parce que je ne m’en prend plus à eux, ne tempête pas quand ils ont oublié pour la énième fois la règle de l’accord du participe passé ou sortent un gros mot en faisant tomber une gomme.
Au fond, on se sent bien, dans la salle A25. On aimerait juste que ce soit un peu paisible.
C’était fatiguant. Épuisant même.
Mais désormais, hey, ça va.