
Mon remplacement se termine officiellement dans deux semaines. Et même s’il m’a été promis-juré qu’il sera prolongé jusqu’à la fin de l’année, même si c’est certain, que toutes les instances concernées me l’affirment, je ne suis pas entièrement serein. Parce que oui, c’est « logique », c’est « évident », mais s’il y a quelque chose que ces quatre années en temps que remplaçant m’ont apprises, c’est que la logique n’a pas souvent sa place dans le sort qui est réservé aux enseignants dans notre position.
Et puis il y a autre chose.
Comme souvent, je me fais des scénarios mentaux. Je m’imagine, apprenant que je devrais partir. Je serais dévasté. Dévasté mais pas que. Parce que, ne nous mentons pas, même si c’est très dur, même si ça n’est idéal ni pour les élèves, ni pour les enseignants, il y a quelque chose en moi qui s’accommode de cette situation. Être le prof qui arrive, pose sa pédagogie, son monde, et repart en laissant derrière lui des souvenirs dans l’ensemble bons, ou qu’il peut imaginer bons… C’est aussi une façon de recommencer ad lib, de préserver l’émerveillement des débuts. Alors oui, cette vision du chose a d’étroites limites. Parce qu’il est impossible d’enseigner de manière vraiment satisfaisante sans un minimum de stabilité. Et je me demande ce qui s’exalte en moi, lorsque je m’imagine repartir sur les routes. Parce que je laisserai – comme c’est le cas devant moi – des histoires en germes d’une beauté à couper le souffles, des mômes exceptionnels, des amis et aussi
C’est une danse étrange et assez périlleuse, que celle du TZR. Et je me demande pendant combien de temps encore j’en suivrai les arabesques sans me péter la gueule.