Lundi 17 février

Les sixièmes Evoli ont très mal terminé la période. Le mal-être s’étend, gluant, dans cette classe de collégiens, et c’est d’autant plus triste que les deux autres groupes auxquels j’enseigne sont, eux, en train de s’apaiser, de grandir. Leurs sourires se font de plus en plus large. Les sixièmes Evoli, eux, sont en train de s’échapper, vers des terres sombres.

Sauf le vendredi d’avant les vacances. Où j’ai décidé de leur faire la lecture de La Rivière à l’envers. Pendant presque trente minutes, ils ont écouté. Sans aucun commentaire, sans ces rires mauvais dont ils ponctuent désormais toutes les découvertes d’œuvres. Gare aux personnages de fiction, la moindre de leurs erreurs ou de leur particularité physique est impitoyablement et cruellement moquée. Pas cette fois. Le menton posé dans les bras, ou droits sur leur chaise, ils ont écouté, la tête penchée. Avec juste des « encore » pour ponctuer.

J’ai envie d’applaudir le travail de Mourlevat, bien entendu. Mais, avec tout le respect que je lui dois, il n’est pas le seul en cause. Au fond d’eux, et malgré tout le noir qui les ronge actuellement, il y a encore quelque chose en ces mômes qui aspire à l’émerveillement. Au doux et à la lumière.

À moi d’aller le chercher.

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