Mardi 11 mars

Bien évidemment, il m’arrive parfois d’enlever le filtre rose que je porte sur mes lunettes. Car si je suis profondément heureux au collège de Renais – malgré les moments difficiles que je décris fréquemment en ce moment – je suis conscient des tensions qui existent, comme dans tous groupe humain, entre collègues.
Et me voilà, comme l’un des personnages que je joue actuellement au théâtre, à me battre les flancs en sortant des vérités aussi profondes que « Roooh ! Ben quand même ! On va pas se disputer pour des bêtises pareilles voyons ! »

Il m’est arrivé une fois dans toute ma carrière d’être en conflit réel avec une collègue et de ne pas réussir à raccrocher les wagons. J’en cauchemarde encore la nuit. Outre le fait que je suis une petite chose fragile que le conflit effraye, je me suis crée cette certitude de ne tenir que par les liens que je crée avec celles et ceux qui partagent mon quotidien. Que ce soit par des regards échangés, des signes de tête ou une légère tape dans le dos. Nous ne sommes pas seuls. Seuls face à ces problèmes de plus en plus compliqués à gérer, seuls face à nos difficultés, nos insuffisances et nos démons.

Alors peut-être est-ce pour cela que je poste des gifs débiles du Coeur a ses raisons quand ça s’embrouille sur le groupe WhatsApp de certaines équipes, ou que j’achète un paquet de bonbons dégueulasses histoire de mettre un peu de couleur dans la salle des personnels. Renforcer avec n’importe quel fil ce qui me permet d’être encore, tout simplement, un prof.

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