Vendredi 14 mars

Comme souvent ces dernières semaines, je termine la journée totalement à vif. Plus aucune barrière ne peut retenir le raz-de-marée qui, semble-t-il, n’a plus de fin. J’ai fini ma semaine et je dois gérer une nouvelle agression d’un élève par Evilan, dont les transgressions ne semblent plus avoir de limites. Je ne peux plus, je n’arrive plus à trouver un atome de patience pour cet élève malheureux, pour lequel nous mobilisons tellement d’énergie, en vain semble-t-il. Tant de colère, de tristesse et de mal-être.

Mais jamais depuis Grigny je n’avais eu des appuis aussi forts, aussi solides. Des gens qui, quoi qu’il arrive, me soutiennent, à la mesure de l’aide que je leur apporte. Des cœurs que l’on s’ouvre tout grand pour supporter les blessures quotidiennes. C’est ma manière de tenir, et j’ai passé des années à me demander si elle était bonne, si elle était saine. Je l’ignore, mais je me dis à présent que de telles questions sont peut-être vaines. Je sais que depuis tout ce temps, c’est ce qui me permet de tenir. De sentir que je vis pleinement mon métier d’enseignant. Et que je peux, jour après jour, chercher quelques lueurs d’espoir pour Evilan.

Une réflexion sur “Vendredi 14 mars

  1. Merci.
    Nous rencontrons de gros soucis avec un élève que nous n’arrivons plus à gérer. Tout a été tenté , ma collègue PP est au bord du burn out et seule la solidarité de l’équipe nous aide à tenir.
    L’issue est inévitable, nous sommes arrivés au bout des solutions mais oui nous sommes encore (péniblement, difficilement) debout.

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