Jeudi 27 mars

C’est quelque chose d’imperceptible dans l’air.

Le printemps.

Le deux-centième billet de blog.

La date des conseils de classe de troisième.

Le fait que je discute pour la première fois de façon poussée avec un collègue qui n’était jusque là qu’une présence pour moi.

V. qui me propose d’aller prendre un verre sur la pause de midi. Ça n’est pas très sérieux, mais ce sera vendredi, il n’y a que deux heures de cours, après.

La fin. Déjà. Si tôt.

C’est quelque chose d’imperceptible sous mes ongles. Un instant plus léger. Déjà ? Déjà il faut que je commence à y penser ? À préparer ce qui viendra après ? Il reste tant à faire, tant à vivre. Tellement de choses que je veux transmettre aux élèves.

« Vous serez là l’année prochaine ? Et toutes les suivantes ? » me demande une élève de CM2 avec toute la fougue qu’ont ces jeunes personnes quand elles découvrent, dans un milieu hostile, quelqu’un qui les rassure un peu.

Je ne sais pas. Déjà, je me sens devenir un peu, un tout petit peu, de vent. Déjà, très, très loin, j’entrevois la porte par laquelle je me glisserai, lors de la fête de fin d’année. Et de tout aussi loin, la voix du Dixième Docteur.

« I don’t want to go. »

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