Samedi 5 avril

« Est-ce que ça te plaît toujours, prof, après tout ce temps ? »

La personne qui m’a posé la question porte le même nom que moi. On ne s’est encore jamais rencontré. Il est très tard, dans le jardin. Nous avons discuté, retiré des herbes qui mangeaient le mur, ri. Maintenant la nuit s’étend sur nos notes de musique et je sais ce que je vais écrire après ce recueil fou.

Tout ça ne serait jamais arrivé sans ce métier. Sans mon arrivé à Renais. Tout ça ne serait jamais arrivé sans ces élèves devant lesquels je me sens parfois désarmé, mais qui sont partis pour beaucoup en me demandant de poster le pdf du livre qu’ils lisent « si jamais on l’oublie quelque part. »

Je me laisse lentement aller, je regarde les étoiles et l’univers. Puis mon regard se baisse. Et alors je contemple tout le reste.

« Oui. Ça me plaît toujours. »

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