Samedi 24 mai

Depuis quelques jours, je n’ai plus le moindre souci avec le comportement d’Evilan, dans le cours de français. Je lui mets une table dans le couloir, lui donne une boîte de feutres et le laisse dessiner des soleils qui rigolent et des grenouilles pendant quinze minutes. En échange, il travaille tout le reste de l’heure, mais uniquement sur de la grammaire et de la conjugaison. Il maîtrise le passé antérieur et la proposition subordonnée relative en fin de sixième, concepts qui faisaient transpirer certains élèves de première.
Partout ailleurs, les rapport concernant sa propension à insulter les profs et frapper les élèves s’accumulent.

En parallèle, Ulrich, réservé depuis le début de l’année s’est brutalement mis à mordre ses camarades, cracher dessus et menacer de sévices physiques ceux qui évoquent leur religion dans la cour. Je ne parviens plus à l’empêcher de hurler au moins une fois par cours. Nous sommes fin mai et il faut en urgence mobiliser la très lourde machine de l’Éducation Nationale et toute les bonnes volontés de l’établissement pour comprendre ce qu’il se passe. Vite, très vite.

Je me sens tellement absurde, avec mes photocopies, mes diaporama et mes histoires.

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