Mercredi 4 juin

Passage d’oraux des troisièmes. Pendant quatre heures, je vois des jeunes gens bouffés de stress mais prêts, éloquents et surtout, stable. C’est un truc que je remarque et évoque souvent ici : la colonne vertébrale plus droite, le regard moins fluctuant. Quelque chose s’est apaisé.

« Il y a une différence vraiment immense dans ce collège, entre les petits et les grands, dis-je à M., une fois les examens terminés.
– Tu trouves ? Ou tu as perdu l’habitude ? me demande-t-elle en souriant gentiment. »

Et elle a raison. J’ai passé l’année à m’occuper de jeunes préados. C’est dingue comme on oublie vite. Comme il est facile de perdre prise avec la réalité de l’enseignement, ou des parties de celle-ci. C’est aussi pour cela que j’hésite souvent devant les propositions qui, comme tout le monde, me sont déjà parvenues. Formateur, tuteur, déchargé… Ça changerait, ça permettrait de respirer, de voir autre chose… Mais le contact avec les mômes me semble tellement vivace, tellement fuyant… Ce serait si facile de le perdre.

Quel étrange métier, si immatériel.

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