Vendredi 20 juin

Cette année, j’ai commencé à aller voir un psy.

Il n’est pas anodin que j’en parle dans ce blog qui relate mon expérience d’enseignant. Depuis pas mal de temps, je me targue d’être capable de « baisser le rideau » à la fin de la journée de boulot, un peu comme les commerçants quand ils ferment leur commerce.

C’est bien entendu illusoire.

Nos fatigues et pensées sont immatérielles, elles se foutent du métal que l’on croit mettre entre notre pratique professionnelle et nos vies. Tout comme je ne parviens plus à exiger mes élèves qu’ils « laissent leurs problèmes hors de la classe » quand iels arrivent, j’ai fini par accepter que même s’il me fait désormais rarement obstacle, mon psychisme est totalement présent dans mon boulot de prof.

Pousser la porte d’un soignant des pensées n’était pas que d’ordre privé. Ça l’était avant tout, mais pas que. Je ne sais pas si ça fera, si ça fait de moi un meilleur prof. Mais ça me permet parfois de faire ce pas de côté plus aisément. Celui qui fait que je ne me focalise pas sur un môme, pour quelque raison que ce soit, souvent parce que je suis exaspéré. Celui qui me permet de ne plus sentir vidé de toute énergie, ou assombri, du collège. « Docteur, prends soin de toi », dit le proverbe. Ce n’est pas un manuel de développement personnel. C’est aussi une pratique d’hygiène intellectuel. Et plus que tout, c’est prendre soin de soi, dans ce boulot aux angles souvent tellement aigus.

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