Jeudi 4 septembre

Ça y est : j’ai fait la connaissance de toutes mes classes. J’ai découvert les nouveaux visages, refait connaissance avec ceux que je connaissais déjà. Ils ont vu la nouvelle disposition de la salle (« C’est trop moche comme ça. » « C’est génial ! »), écouté les règles, ouvert leurs jolies trousses qui sentent encore le plastique.

Et maintenant, ça commence.

Maintenant, s’égrainent à perte de vue les journées que nous allons passer ensemble. Un éternel présent sur les grilles de l’emploi du temps, semaine A, semaine B. « Ça y est on y est déjà », a soufflé Armina, lorsque j’ai affiché les premières lignes du cours. Je n’ai pas osé le lui dire, mais elle m’a foutu le vertige, j’ai l’impression de voir un immense désert blanc s’étendre devant moi. Un désert que je vais tenter d’habiller. Je repense à Dune, cette planète sur laquelle marcher à un rythme régulier signifie la mort. Est-ce pour cela que je me sens obligé de bouger en permanence. « Vous arrêtez pas de marcher », me dit Atis, toujours avec son adorable ironie. Il a raison, il faut que je tente de me maîtriser, et de canaliser cette nervosité dans ce que je veux leur apprendre.

Je tente de faire surgir dans la salle aux murs encore nus les sorciers et les merveilles de l’étymologie, le doute du fantastique et celui de l’homophonie.

Maintenant ça commence. Il faut faire de la puissante magie.

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