Lundi 13 octobre

Premières évaluations bilans pour les quatrièmes Embrylex. Et comme je m’y attendais, ça n’est pas bon.

Ça n’est pas bon, et ça m’emmerde de le leur dire. Parce que la quatrième Embrylex est une classe adorable. Composée d’élèves extrêmement divers, aux profils hyper différents. Ceux qui ont fait les premières démarche pour entrer dans des clubs de foot, celles qui se sont réconciliées avec l’équipe enseignante cette année, ceux qui commencent à maîtriser le français, celles qui osent enfin participer à l’oral. Ce qui réunit cette classe est, je pense, l’envie de réussir à dépasser ses difficultés. Soient qu’ils soient particulièrement matures pour leur âge, soient que ce que l’on nomme mystérieusement « l’alchimie de classe » ait bien pris, le fait ait qu’ils s’accrochent, participent en cours, et bossent – un peu – par eux-mêmes.

Mais ils partent de très loin. Ils sont, peut-être plus que d’autres mômes, couverts des cicatrices de leur parcours scolaire. Il leur manque des appuis fondamentaux. Et si, au quotidien, je tente de pallier ces béances avec eux, lorsque l’on se retrouve devant l’objectivité de l’évaluation, ça ne fonctionne plus.

Je ne veux pas leur mentir non plus. Ils seront attendus sur ce genre de savoirs, tout au long de leur scolarité. Parfois, il y aura des tests qui ne seront pas aménagés, sans ménagements pour leurs difficultés.

Mais ça m’emmerde.

Ça m’emmerde de me dire que je vais tester les liens de confiance que nous avons tissés sur un truc aussi trivial, aussi bête et aussi incontournable. Et toujours la peur de ne pas trouver les bons mots, les bons commentaires, et d’en voir certains qui baisseront les bras, parce que je sais que pour certains le courage est encore fragile. C’est le jeu. Mais ça n’est pas la partie que je préfère, et de loin.

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