
Tout à l’heure, je lis un article sur un personnage de l’univers de Tolkien. Et on explique que les récits expliquant sa vie sont contradictoires. Ça me sidère. Qu’un seul être humain ait réussi à créer une spirale d’histoires tellement variées, dans la forme et l’étendue, qu’elle en soit devenu une mythologie entière. Et je me pose la question : est-ce que JRR – comme l’appellent désormais les élèves de cinquième – y pensait sans arrêt ? Ou uniquement quand il se mettait à sa table de travail ?
Quand j’étais môme, je m’imaginais d’interminables dialogues avec les personnages du bouquin. Et ma propre vision de la Terre du Milieu s’étendait.
Je parlais dans mon billet précédent de ma difficulté à faire accéder les élèves à la lecture, cette année. J’ai l’impression que la difficulté vient notamment de là : pour beaucoup d’entre elles et d’entre eux, les mots sont froids. Hostiles. Et parvenir à leur montrer qu’il est possible d’accéder à autre chose qu’à ce mur de glace, que les pages peuvent, au contraire, leur permettre d’écrire leur légende, celle dans les lignes de laquelle on n’est plus jamais seul.
Où est-elle, déjà, l’entrée de la Lorien ?