Vendredi 7 novembre

Il m’arrive d’anti-dater ce journal. La plupart du temps, c’est quand je pars faire la fête, et que je reviens trop tard le soir (ou trop tôt le matin) pour jeter la journée en mots. Toujours étrange, de relever le rideau, de tenter de se souvenir de ce qu’il s’est passé, de qui on a été le jour précédent. C’était il y a moins de vingt-quatre heures, c’était il y a si longtemps. Il s’en est tant passé depuis.

Si je survis à ce boulot, à tout ce qu’il a de terrible et d’exigeant, c’est peut-être parce que j’ai appris à tellement m’en éloigner. Je ne peux l’aimer qu’en devenant parfois autre. À tel point que c’en est vertigineux, quand on me demande mon métier et que je réponds que je suis prof. Vraiment ? C’est à ça que j’occupe mes journées ?

Laisser les élèves, les couloirs et la salle loin, le plus loin possible. Sur ce blog, loin des soirées où la musique flux et reflue. Ne pas se regarder trop en face, enseignant, de peur de s’en brûler la rétine.

Oublier.

Une réflexion sur “Vendredi 7 novembre

  1. Ça me paraît juste, après tout ils deviennent bien des footballeurs géniaux, des gamers imbattables, des héros et héroïnes aux aventures époustouflantes à peine sorti de l’établissement !

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