
Discussion avec L. Nous parlons du théâtre, et notamment de sa façon dont elle le conçoit. Une pratique du théâtre qui se faisait dans un cercle familial élargi, entre amis, dans des lieux qui n’y étaient pas forcément dédiés.
« J’ai eu des cours en médiation culturelle par la suite, s’agace-t-elle de la même façon qu’elle fait tout le reste, avec précision et délicatesse, et j’ai l’impression que cette existence du théâtre n’a aucune légitimité. »
À quel point en est-on responsables, en tant qu’enseignant de français ? Dans le temps tellement limité qui nous est imparti, le temps tellement important durant lequel les représentations se forment dans l’esprit des mômes, on doit faire passer à la hache des notions tellement immenses, tellement complexes. Le théâtre. Des millénaires d’une activité tellement complexe, qui a occupé tant de vies humaines, à résumer en… quoi… Trente, cinquante heures sur toute une scolarité ? Heures qui avoisineront avec le théorème de Thalès, des bouleversements familiaux, les frites à la cantine et l’orientation. Comment faire ?
« J’essaie de leur expliquer que je ne leur apprends pas des règles absolues mais des normes. Et je leur dis qu’ils peuvent aller fouiller davantage, si ça les intéresse. Et que sinon, il ne faut pas oublier qu’il y a toujours beaucoup plus à découvrir. »
Quoi qu’il arrive, bien entendu, nous ne ferons émerger que quelques fragments, de tout ce qu’il y a à savoir.
Mais leur apprendre à creuser.