Lundi 3 avril

Cette commission ne sert à rien.

C., la prof principale, sait que ça ne sert à rien.

Je sais que ça ne sert à rien.

Et Enzo, lèvres serrées, regard baissé, le sait aussi.

On lui répète ce qu’on lui a dit mille fois : que nous sommes inquiets de sa liste d’observations, longue comme l’Anapurna, de son comportement de harceleur avec les plus petits.

Rien ne passe. Des banalités sont échangées. Il faut prendre des engagements, pense à l’orientation…

Je finis par intervenir. En expliquant à Enzo qu’on perd du temps. Qu’on ne peut pas l’aider s’il ne veut pas qu’on l’aide. Que tous les tutorats du monde ne changeront rien si ça ne vient pas de lui.

“Ben je vais me reprendre en main.”

Catéchisme mal récité.

Le mal-être et le refus d’Enzo nous sont inaccessibles. Et il sait parfaitement que s’il ne nous donne pas ne serait-ce qu’un peu, nous ne pourrons rien.

“Je suis inquiète pour lui”, conclut C. en partant.

Pas mieux.

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